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lesques que y ai mis en lumière jusqu’à cette heure, ne serviront pas peu à vous faire croire ce que je dis maintenant en prose. Et pour vous, MONSIEUR, lorsque j’eus l’honneur de vous parler, je vous considérai comme un homme extraordinaire. Les grandes actions que vous avez faites depuis, ont bien fait voir que vous étiez ce que vous me parûtes, et que mon inclination naturelle ne s’étoit pas trompée. Et, j’ose dire, si les malheureux comme moi peuvent se réjouir, que j’ai ressenti une joie extrême quand les deux personnes du monde que j’estimois le plus, se sont trouvées si dignes l’une de l’autre. Mais en même tems que par les plus telles paroles que j’ai pu mettre ensemble, je tache de vous persuader que je vous honore extrémement, je ne vois pas que je vous importune de même. Je finis donc mon Épître, quelque plaisir que les malades, aussi-bien que les vieillards, prennent à parler, et quelque beau sujet que j’en aye. C’est par-la que je crois bien mieux vous témoigner mon zéle, que par ma longue prose. Permettez-moi seulement de vous jurer foi d’un homme qui n’a plus guère à vivre, que votre très-humble et très et cacera que vous allez voir au bas de la feuille, qui est le refrein ordinaire de toutes les Épîtres, est dans la mienne la plus grande vérité que dira jamais,


MONSIEUR ET MADAME,


Votre très-humbte, très-obéissant et très-obligé serviteur,
SCARRON.