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repas qu’elle sçavoit bien où reprendre. Il le dévora comme un loup affamé, et ne laissa pas de le cen- surer dans son ame. Gamara amena un notaire, qui peut-être ne l’ctoit pas. On dressa les articles du mariage, et on les signa. On proposa à Dom-Marcos de jouer à la prime pour passer le tems. Dieu m’en garde, dit le bon Marcos: je sers un maître qui ne me garderoit pas un quart-d’heure, s’il sçavoit que je fusse joueur, et pour moi,je ne cohnois pas les cartes. Que le seigneur Dom-Marcos me fait plaisir de parler ainsi » dit Isidore. Je dis tous les jours la même chose i mon neveu Augustinet ; mais les jeu- nes-gens ne profitent guéres des remontrances qu’on leur fait. Allez, méchant garçon, dit-elle à Augus- tinet, allez dire à Marcelle et à Inez, qu’elles achè- vent de manger , et qu’elles viennent réjouir la compagnie avec leurs castagnettes. Pendant qu*Au- gustinet alla faire monter les servantes, Dom-Marcos prit la parole en ces termes; si Augustinet, dit-il, veut me plaire, il peut bien renoncer au jeu et i courir la nuit. Je suis bien-aise qu’on se couche de bonne heure dans ma maison , et que la nuit elle soit bien fermée. Ce n’est pas que je sois jaloux de mon naturel, je ne trouve rien de plus impertinent que de l’être , et même quand on a une honnête femme, comme j’en vais avoir une; mais les mai- sons, où il se trouve quelque chose i prendre, ne peuvent être trop à couvert des larrons ; et pour moi, je ne me consolerois jamais , si un fainéant de larron, sans autre peine que celle qu’il y a à prendre ce qu’on trouve, m’&toit en un instant ce 3u’un grand travail ne m’a donné qu’en beaucoup . ’années : et ainsi, poursuivit Dom-Marcos, je lui ôtcrai le jeu et les courses de nuir; ou le diable s’en mêlera, 09 je ne serai pas Dom-Marcos. L*en*»