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Dom Blaize, il faut quitter cette maudite terre,
Où tout le genre humain me déclare la guerre ;
Où l’on voit tant de fous, où l’on force les gens
Au fâcheux joug d’hymen, même malgré leurs dents.
Dom Cosme pour r’avoir ma maudite promesse,
Et pour n’épouser pas ta fille, ou ta comtesse,
Un dangereux dragon qui m’a pris au gosier,
Et qui me dérobant certain portrait hier,
M’égratigna les mains, je reconnois sa taille,
Et je gagerois bien que ce n’est rien qui vaille :
Pour m’en délivrer donc, et partir à l’instant,
Je veux bien qu’il m’en coûte un peu d’argent comptant.

D. Cosme, à Stefanie.

Il le faut prendre au mot, vous ne sauriez mieux faire.

D. Blaize.

Et pour me délivrer de mon faquin de frére,
Je veux le partager, même grossir son fait,
Ainsi je me verrai sans femme et sans cadet.

D. Cosme.

Je veux savoir quel bien vous donnez à dom Sanche.

D. Blaize.

Plus que vous n’en donnez à votre fille Blanche,
Et pour ne vous voir plus, comtesse d’Alcalca,
Apprenez que j’irois plus loin que Malaca.