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Scène III

LIZETTE, STEFANIE, BLANCHE, OLIVARÈS, LOUIZE.
Lizette.

Madame va venir dans un petit moment.

Stefanie.

N’aurois-je point troublé son divertissement ?
Ne lui ferois-je point de visite importune ?
Mais je la vois venir : sa beauté non commune
Est encor au-dessus du grand bruit qu’on en fait,
Et pour tout dire enfin, efface son portrait.
Madame, trouvez bon devant que vous rien dire,
Que je vous considére et que je vous admire
Je n’ai jamais rien vu de si charmant que vous.

Blanche.

Je n’attendois pas moins d’un visage si doux,
Que des civilités et des cajolleries.

Stefanie.

Qui ne vous en feroit ?

Blanche.

Qui ne vous en feroit ? Trêve de railleries.

Stefanie.

Je rends ce que je dois à ce que vous valez.

Blanche.

Apprenez-moi plutôt ce que vous me voulez.
De vous pouvoir servir je me tiendrois heureuse.

Stefanie, à sa suivante.

Louize ! qu’en dis-tu ?

Louize.

Louize ! qu’en dis-tu ? J’en serois amoureuse.

Stefanie.

Et déjà je la suis, et j’en hais doublement
Le méchant qui la veut tromper si lâchement.