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d. alvare.

Vous me commandez donc de chercher votre frére ?

elvire.

C’est l’unique reméde à nos maux salutaire.

d. alvare.

Mais aussi, vous quitter !

elvire.

                                      Mais, Alvare, il le faut.
Sa mort ou son retour vous raménent bientôt.

d. alvare.

Bien donc, pour vous rejoindre, il faut que je vous quite.

elvire.

Votre action, Alvare, aura tout son mérite ;
Vous trouverez un frére, et vous aurez sa sœur.


Scène III.

LE HARANGUEUR, DOM ALVARE, ELVIRE.
le harangueur.

Hà ! seigneur dom Alvare, un horrible malheur
Aujourd’hui nous prépare une histoire tragique.

d. alvare.

Quoi donc, seigneur Pédro ?

le harangueur.

                                           Ce fou mélancolique
Avoit un secretaire en habit d’écolier :
Ce n’en étoit pas un, c’étoit un cavalier,
Éperdument épris d’amour pour Léonore.

d. alvare.

Elle l’aime ?

le harangueur.

                     Elle l’aime, et même elle l’adore :