Vous savez ce qu’on fait à quiconque se tue,
Et que s’homicider est chose défendue.
Faisons-le dépouiller, et jetter ses habits.
Cavalier amoureux, loyal comme Amadis,
Ou les cailloux sur vous vont pleuvoir d’importance,
Ou bien dépouillez-vous sans faire résistance,
De vos chers vêtemens, pour nous en faire un don.
Mes vêtemens, messieurs ! parlez-vous tout de bon ?
Savez-vous que je suis le plus frileux du monde ?
Savez-vous que l’on va faire jouer la fronde ?
Vite, qu’on me le fronde, il voudroit raisonner.
Frondeurs, ne frondez pas, je vais vous les donner.
Voilà, pour commencer, la rondelle et l’épée.
Je me disois tantôt César, je suis Pompée.
César vint, vit, vainquit ; et moi, je suis venu,
Je n’ai rien vu, l’on m’a battu, puis mis à nud :
Ô noir amour !
Ma foi ! ce fou me fait bien rire.
Vous riez, assassins !
Qu’est-ce que j’entends dire ?
Je crois que ce voleur nous appelle assassins ;
Qu’on le tue.
Hà ! messieurs, je disois spadassins,
Et consens de bon cœur que quelqu’un m’assassine,
Si j’ai cru votre troupe autre que spadassine.