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Se pouvoit éviter sans ce prince des fous.
Je veux ici l’attendre et le rouer de coups,
Pour me faire raison du mal qu’il me procure ;
L’exploit m’en est facile en une nuit obscure :
Retire-toi, Marine, ou bien demeure ici,
Pour voir transir de peur un fou d’amour transi.

marine.

Léonore m’attend ; foin ! ma bougie est morte,
Je pourrois bien heurter mon nez à quelque porte ;
Peste soit de l’amour !

d. alfonse.

                                 Nos fous viendront bientôt.

marc-antoine.

Je m’en vais étriller Foucaral comme il faut.
Les voici.


Scène III.

FOUCARAL, D. JAPHET, D. ALFONSE, MARC-ANTOINE.
foucaral.

                         Cette nuit est noire comme un diable.

d. japhet.

Elle est à mon dessein d’autant plus favorable.

foucaral.

Et pour moi, j’en ferai d’autant plus de faux-pas.

d. japhet.

Pour te dire le vrai, la nuit ne me plaît pas :
Mais en cas d’employer une échelle de soie,
On peut bien hasarder quelque chose.

foucaral.

                                                             Avec joie.
Je pourrois hasarder quelques coups de bâton,
S’il étoit question de tâter un téton.