Je n’avois contre moi que ma basse naissance,
Et je crains aujourd’hui d’un pére la puissance,
Qui sans avoir égard au choix que j’aurai fait,
Peut-être a fait déjà sur moi quelque projet ;
Et m’aura destiné quelque mari funeste,
Qui n’aura que du bien et n’aura pas le reste.
Je suis digne d’Alfonse, il est digne de moi :
Mais quand on a son pére, on ne peut rien de soi ;
Et j’aurois beau l’aimer et m’en voir adorée,
Qu’un tel bien sans mon pére auroit peu de durée !
Si vous aviez l’esprit un peu plus résolu.
Pourrois-je m’exempter d’un pouvoir absolu,
De qui dépend ma bonne ou mauvaise fortune ?
Mais voici de ce fou l’arrivée importune.
Scène IV.
Si tous mes gens sont prêts, qu’on les fasse sortir,
Aux dépens de Japhet je veux me divertir ;
Dom Alvare, instruisez ma niéce.
Place ! place !
Voici le grand Japhet.
Que tout le monde fasse
Ce que j’ai commandé.
Pascal, Roc, Foucaral,
Dites bien que je suis venu sur un cheval.