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Ordugno en entrant éteint sa chandelle contre le visage de son Maître.

Ordugno ? l’étourdi m’a brûlé le visage.

Ordugno.

Qui diable vous croyoit aussi dans mon passage ?

D. Sanche.

Ha, mon frére ! est-ce vous ? à la voix d’Ordugno
Je vous ai reconnu.

D. Blaize.

Je vous ai reconnu.Frére, ou plutôt bourreau,
À quoi bon m’étrangler ?

D. Sanche.

À quoi bon m’étrangler ?À dessein de vous plaire.

D. Blaize.

La belle invention pour hériter d’un frére !

D. Sanche.

Vous me l’aviez écrit.

D. Blaize.

Vous me l’aviez écrit.Oui, de vous informer
De Blanche et de ses mœurs, non de vous enfermer
Dans son logis de nuit, mon cadet ! c’est trop faire,
C’est transgresser mon ordre, enfin c’est me déplaire.

D. Sanche.

Je n’ai point eu dessein que de vous obéir.

D. Blaize.

Mais n’avez-vous point eu celui de me trahir ?

D. Sanche.

Votre lettre en mes mains ne fut pas plutôt mise,
Qu’afin d’exécuter vos ordres sans remise,
J’entrai dans ce logis.

D. Blaize.

J’entrai dans ce logis.Où je vous vois caché.
Qui vous y fit entrer ?

D. Sanche.

Qui vous y fit entrer ?Je suis bien empêché.