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Dans ce malheureux bourg rempli de gens grossiers,
Avec ce bailli seul je parle volontiers :
Il n’est que demi-fat pour être du village.
Mais ne viendra-t-il pas ? sait-il bien que j’enrage,
Dès qu’il faut attendre ? Holà, ho, Foucaral,
Dom Roc Zurducaci, dom Zapata Pascal,
Ou Pascal Zapata, car il n’importe guére
Que Pascal soit devant ou Pascal soit derriére.
Holà mes gens ! mon train ! ô les doubles coquins,
Les gredins, les bourreaux, les traîtres, les faquins !
Sachent tous mes valets, que ma bonté se lasse :
Sachent les malheureux qu’aujourd’hui je les casse :
Je m’en vais tant crier qu’ils viendront, les maraux !

foucaral.

Monsieur, ne criez point, tous vos gens en un gros
Viennent auprès de vous.

d. japhet.

                                         Hé bien donc je m’appaise,
J’avois déjà les yeux ardens comme la braise :
Dom Pascal Zapata, dom Roc Zurducaci,
Je veux être servi.

d. alfonse.

                                  Nous vous servons aussi.

d. japhet.

Bailli ?

le bailli.

           Monsieur.

d. japhet.

                          Le bourg est-il chargé de tailles ?
Est-il noblifié de vives antiquailles ?

le bailli.

Je ne vous entends point.

d. japhet.

                               A-t-il des houberaux ?

le bailli.

Encore moins.

d. japhet.

                  J’entends de ces gentilshommaux,