Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/311

Cette page n’a pas encore été corrigée


Scène V

DOM DIÈGUE
ALPHONSE

DOM DIÈGUE

Oui, cela me soucie ;

Et si ce stratagème est par eux éventé,

Je ne me vis jamais à telle extrémité.

ALPHONSE

Monsieur, tout ira bien.

DOM DIÈGUE

Frappe vite à la porte, [1505]

Et tâche d'obtenir que j'entre, ou qu'elle sorte.

Alphonse entre

Il faut que je lui parle, à quel prix que ce soit.

Ô Dieu, les rudes coups que mon âme reçoit :

Je dois aujourd'hui perdre ou gagner ma Maîtresse ;

Nous venons de tenter le dernier coup d'adresse. [1510]

Et si ce coup me manque, à quoi plus recourir,

Aimant comme je fais, si ce n'est à mourir ?

Mais mon Ange paraît, un si charmant visage

Ne peut être jamais qu'un bienheureux présage,

Alphonse l'entretient du beau tour qu'il a fait ; [1515]

Il faut lui donner temps de l'apprendre.


Scène VI

DOM DIÈGUE
ALPHONSE
LUCIE

LUCIE

En effet.

Il me fait grand pitié. Dans la ville où nous sommes

On ne trouvera pas deux si dangereux hommes,

Que votre Maître et vous.

ALPHONSE