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Stefanie, à part.

Je viens de lui donner du martel.Hà, le traître !

Merlin.

Mon maître n’est pas tel qu’il tâche de paroître.

Stefanie.

Dis-moi donc son pays, sa qualité, son bien.
Tiens.

Merlin.

Tiens.Vous m’avez charmé par ce doux mot de tiens,
Le diamant est bon ?

Stefanie.

Le diamant est bon ? Fort bon.

Merlin.

Le diamant est bon ? Fort bon.Un peu jaunâtre.
Bas de Bizot ?

Louize.

Bas de Bizot ? Vois-tu, l’on te bat comme plâtre,
Si tu ne parles vite.

Merlin.

Si tu ne parles vite.Encore faut-il bien
Savoir si ce qu’on donne est quelque chose ou rien.

Stefanie.

Dis-moi donc son pays, son bien et sa naissance.

Merlin.

Vous me demandez là des choses d’importance.
Et dont jusques ici mon maître, homme discret,
Et sage au dernier point, m’a toujours fait secret ;
Mais comme les valets ont l’ame curieuse,
Et que je vous connais dame très-généreuse,
Je veux vous avouer avec sincérité
Que quant à son pays, son bien, sa qualité,
Quoique votre présent j’aye bien voulu prendre.

Il s’enfuit.

Je n’en sais rien du tout, et n’en puis rien apprendre.