À cause qu'il est riche, elle aime plus le bien [1095]
Que vertu ni noblesse.
Et moi je n'en crois rien.
Ce Dom Pedre tantôt lui donne sérénade,
L'homme que vous voyez, lui dresse une embuscade.
Où je ferai savoir à ce gros paysan,
Combien pèsent les coups que donne un courtisan : [1100]
Nous verrons à ce soir lequel a belle amie.
Vous irez éveiller une Dame endormie,
Faire aboyer des chiens, émouvoir le Bourgeois,
Faire pleuvoir sur vous des pierres, et du bois.
Laissez-là ce Dom Pedre, et par mon entremise, [1105]
Hélène vous sera demain peut-être acquise.
Si vous me promettez d'agir d'autre façon :
Ce Campagnard Dom Pedre, est un mauvais garçon,
Et bien qu'il soit d'esprit, et de corps ridicule,
Il passe en son pays pour un brave, un Hercule. [1110]
Bien s'il est Hercule, et moi j'en serai deux,
Démordre d'un dessein, quand il est hasardeux,
Je ne le fis jamais, vous perdez votre peine,
Il laissera la vie, ou bien l'amour d'Hélène.
Dom Juan, croyez-moi, le cas est bien douteux ; [1115]
Faites plus sagement, attendez le boiteux :
Sur le moindre incident, on rompt un mariage.
Et durant ce temps-là, que fera mon courage ?
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Je vous en avertis, mon cousin se bat bien ?
Et moi, me bats-je mal ?
Vous n'y gagnerez rien. [1120]