Ôte-toi.
tout bas à Léonore.
Tout à l'heure
Gagnez vite la rue, et delà ma demeure.
Enfin donc, fils sans coeur, à quoi te résous-tu ?
À croire mon honneur, à croire ma vertu,
À garder ma parole, à venger mon offense. [925]
Tu mets donc l'une et l'autre en égale balance ?
Tu lui fais perdre un frère, il suborne ta soeur ;
L'un est un déplaisir, l'autre, est un déshonneur ;
L'un ne veut qu'un combat, l'autre veut une vie,
L'un fait porter le deuil, et l'autre l'infamie. [930]
Vois, vois, comme je sais me venger, et sans toi.
voulant arrêter son Père.
Mon père, si jamais.
Ne parle point à moi.
À part.
Je m'en vais enfermer cette imprudente fille
Dans sa chambre, et demain dans une austère grille.
Dom Félix sort.
Comte, tu te vois seul, et connais aisément, [935]
Que plusieurs nous pouvons te perdre en un moment,
Puisque je le pourrais seul, et sans avantage :
Mais je dois pour le moins t'égaler en courage.
Tu sais que perdre un frère, et perdre son honneur,
N'est pas perte pareille entre les gens de coeur. [940]
Ma générosité surpasse donc la tienne,
D'autant que ton offense est moindre que la mienne
Je paye avec usure, un bien que tu m'as fait :
Mais ce n'est pas assez que tu sois satisfait ;
Il faut que je le sois. Ta mort seule est capable, [945]
Si ton crime envers nous peut être réparable,