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Vous ne vous trompez pas le mort était mon frère [485]
Et moi le Comte.
Ô Dieux ! Et que pensez-vous faire ?
Vous tuer !
Me tuer ! Ce n'est pas un coup sûr,
Et peut-être auriez-vous la moitié de la peur.
Puisque nous sommes seuls faisons l'expérience,
De celui qui de nous se trompe en sa croyance, [490]
Battons-nous.
Je saurai choisir un autre temps
Pour me venger de vous comme je le prétends.
Vous avez ce me semble, et le temps, et la place.
Oui ; mais il faut devant que je vous satisfasse,
Et vous ayant promis de vous sauver chez moi, [495]
Contre moi-même il faut que je garde ma foi,
Je saurai bien ailleurs venger la mort d'un frère,
Et vous sacrifier à ma juste colère.
Vous avez deux desseins qui ne sont pas d'accord,
Vous me sauvez la vie, et conspirer ma mort. [500]
Comme un homme d'honneur, je vous sauve la vie,
Mais puisque vous l'avez à mon frère ravie,
Je vous ferai périr comme un homme offensé.
Je suis au désespoir de ce qui s'est passé :
Mais puisque le passé n'est plus en ma puissance, [505]
Que votre bienfait même augmente mon offense ?