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— biais parlez donc, disait-il au MERLE. — a Creusez-votts toujours‘? a disait-il au MULOT. Et à tous enf‍in, il répétait : «Il Mes bous amis, vous écrirez tout ce que vous voudrez. n

Enf‍in le grand moment arriva, le Inoment de boire et de porter des toasts, et de parler tout seul et tout debouLVous (eussiez vu chacun se prendre la tête à deux pattes, se grat- ter le front, et remuer les lèvres, et répéter tout bas le toast qu’il s’agissait dîmproriser.

Malheureusement, l'ordre des toasts avait été réglé d'a- vance, et non-seulement Perdre, mais encore le nombre. Peu s’en fallutqne la chose ne fût mal prise. —-Passe en- core de jeûner, disait-on, mais on peut mourir d’un toast rentré. De quoi ne meurt-on pas?

lllalgre cette sage précaution, il y en eut encore en si grand nombre, que j’essayerais en vain de les énumérer. Après chacun, des Casas et leurs Caaaross jouèrent des airs de mirlitonl qui ne contribuèrent pas peu à Fagrément de la compagnie.

Comme on le pense bien, le premier toast t'ut pour la liberté. Ceci est de tradition, et ce n’est certes pas la faute de ceux qui dinent, si cette pauvre liberté Ifest pas en meilleure santé.

Par une courtoisie du meilleur goût, le deuxième fut pour les dames, et il était conçu en ces termes : « Au sexe qui embellit la vie! n Un murmure f‍latteur ac-

cueillit ce toast, qui fut porté par un aimable Hlrroeo- "mua, dont la galanterie était «Failleurs bien connue.