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HISTOIRE

Pour le moment, il ne s’agit ni de moi ni de mesdames les Oies, les Poules et les Grues, qu’un orateur à la fois spirituel et profond, à la foi juge et partie, a si vertueusement renvoyées à leur ménage[1], et je me bornerai à vous raconter l’histoire d’un Lièvre que ses malheurs ont rendu célèbre parmi les Bêtes et parmi les Hommes, à Paris et dans les champs.

Croyez, messieurs, que si je me décide, dans une question qui ne m’est point personnelle, à rompre avec les habitudes de silence et de discrétion dont on sait que je me suis toujours fait une loi, c’est qu’il m’eût été impossible de m’y refuser sans manquer aux obligations les plus ordinaires de l’amitié.

  1. Ceux de MM. nos souscripteurs qui n’ont point encore oublié que les dames ne purent être admises à se faire entendre dans notre assemblée générale, trouveront sans doute tout naturel qu’une dame ait été des premières à nous écrire. Nous espérons que notre empressement à publier la lettre de madame la Pie effacera les impressions fâcheuses que paraissent avoir laissées dans son esprit certaines parties du discours du Renard (voir le Prologue). Par une réserve dont chacun appréciera le difficile mérite et le rare bon goût, l’auteur s’est modestement effacé toutes les fois qu’il l’a fallu absolument dans le récit des aventures de son héros.
    NOTE DES RÉDACTEURS