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RÉSUMÉ PARLEMENTAIRE.

rien dire ni rien faire, l’Assemblée, électrisée se leva comme un seul Animal, plusieurs Membres quittèrent leur place pour aller serrer la patte de l’orateur, qui, satisfait du résultat, traversa modestement la foule, et trouva le moyen, en allant s’asseoir au pied de la tribune, de ne se placer ni à droite, ni à gauche, ni au centre.

« Ô siècle bavard ! s’exclama un vieux Faucon irlandais, étranges logiciens ! vous avez griffes et dents, l’espace est devant vous, la liberté est quelque part, et il va vous suffire de noircir du papier ! »

Cette protestation fut étouffée par le bruit des conversations particulières, et se perdit au milieu de l’enthousiasme général.

Le Corbeau se tira une plume d’aile, et rédigea sur papier timbré le procès-verbal de la séance.

Lequel procès-verbal fut lu, approuvé et paraphé par une commission, qui fut chargée de veiller à son exécution ; chacun s’engageant, du reste, à concourir de son mieux, unguibus et rostro, au succès de la publication.

Le Renard, qui avait fait la motion, l’Aigle, le Pélican et un jeune Sanglier, désignés ad hoc, ces trois derniers par le sort, se transportèrent dès le matin à Saint-Mandé, et se présentèrent chez M. Grandville.

Cette entrevue fut remarquable sous plus d’un rapport.

M. Grandville les reçut avec tous les honneurs dus à leur