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À PARIS.

comme tout le reste, et, personne ne se trouvant plus assez riche, on s’est cotisé pour subvenir aux amusements. Tout se fait par cotisation : on se réunit pour jouer, pour parler, pour ne rien dire, pour fumer, pour manger, pour chanter, pour faire de la musique, pour danser ; de là le club et le bal Musard. Sans ce Chien, nous n’eussions rien compris à tout ce qui frappait nos regards.

« Il nous dit alors que les farces, les chœurs insensés, les railleries et les images grotesques avaient leur temple, leur pandémonium. Si Son Altesse veut voir le galop chez Musard, elle rapportera dans sa patrie une idée de la politique de ce pays et de son gâchis.

« Le Prince a manifesté si vivement son désir d’aller au bal, que, bien qu’il fût extrêmement difficile de le contenter, ses conseillers ne purent qu’obéir, tout en sachant combien ils s’éloignaient de leurs instructions particulières ; mais n’est-il pas utile aussi que l’instruction vienne à ce jeune héritier du trône ? Quand nous nous présentâmes pour entrer dans la salle, le lâche fonctionnaire qui était à la porte fut si effrayé du salut que lui fit monsieur votre fils, que nous pûmes passer sans payer. »


DERNIÈRE LETTRE DU JEUNE PRINCE À SON PÈRE.

« Ah ! mon père, Musard est Musard, et le cornet à piston est sa musique. Vivent les débardeurs ! Vous comprendriez cet enthousiasme, si, comme moi, vous aviez