Page:Scènes de la vie privée et publique des animaux, tome 1.djvu/526

Cette page a été validée par deux contributeurs.
326
SOUVENIRS D’UNE VIEILLE CORNEILLE.

Le lendemain je fus reçue par mon hôte avec une si exquise politesse, que je crus un instant avoir retrouvé ce bon vieux temps où les Oiseaux étaient si polis et les Corneilles si fêtées.

— Vous êtes chez vous, me dit-il.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Cette ruine et moi nous nous allions si bien, il y avait entre nous des rapports si sympathiques, que j’acceptai l’offre de l’aimable vieillard, et que je pris à l’instant même la résolution de rester chez lui pendant quelque temps.

Autour de moi tout était vieux, j’étais heureuse ou peu s’en faut. — Je passai mes jours à parcourir les environs, à en rechercher les beautés et à questionner les habitants de ces campagnes. Ces Oiseaux des champs savent souvent, sans s’en douter, beaucoup de choses qu’on demanderait en vain aux Oiseaux des villes. Il semble que la nature livre plus volontiers à leur foi naïve ses sublimes secrets. N’est-il pas vrai de dire que ce que nous savons le mieux, c’est ce que nous n’avons pas appris ?


C’est pendant ce séjour que j’eus l’occasion d’étudier les mœurs d’un Lézard, dont le bon naturel m’avait vivement intéressé. Ces individus étant, selon le mot de Figaro, paresseux avec délices, j’ai pensé que si quelqu’un