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LE PREMIER FEUILLETON

velours, elles m’ont accueilli de leur ronron le plus câlin. Bref, on a parlé du beau temps, de l’aurore, du soleil levant, de la rosée qui sème les perles, et tout d’un coup, ces dames, chaudement enveloppées dans leurs fourrures, ont résolu d’aller voir lever le soleil. Ainsi ont-elles fait. J’ai voulu faire comme tout le monde : je suis allé à Montmorency avec deux Lévriers de mes amis, un jeune Faon du Conservatoire et une jeune Biche timide qui doit débuter la semaine prochaine dans les Volnys et les Plessis.

Nous sommes logés, les uns et les autres, d’une façon très-hospitalière à l’hôtel du Lion d’or. Je dicte cette lettre à la hâte à un Mouton de la forêt de Montmorency, où il exerce le métier d’écrivain public. Ma lettre vous sera portée à vol de Corbeau, et j’y mets ma griffe, ne sachant pas écrire, en ma qualité d’apprenti du feuilleton.

Montmorency, sous le signe de l’Écrevisse.

Pistolet, frère de Carabine.



P. S. — Bien des choses à Louis, notre valet de chambre, ainsi qu’au petit chat que je trouve un peu rouge.