Page:Scènes de la vie privée et publique des animaux, tome 1.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
RÉSUMÉ PARLEMENTAIRE.

versé dans l’étude des langues mortes, qui ne sachant pas un mot de français, est enchanté de trouver à qui parler.


La Buse contemple avec respect ces deux savants latinistes. L’Oiseau moqueur fait remarquer au Merle, qu’il y a un moyen infaillible de passer dans le monde pour un Animal instruit, c’est de parler à chacun de ce qu’il ne sait pas. —


Le Caméléon est successivement de l’avis du Loup, du Corbeau, du Serpent et du Hibou allemand.

La Marmotte se lève et dit que la vie est un songe.

L’Hirondelle répond qu’elle est en voyage.

Un membre de la gauche demande le rappel à la question.

Le Lièvre l’avait déjà oubliée.

L’Âne, qui vient enfin de la comprendre, s’exclame à tue-tête, demande le silence et l’obtient. (Son discours est écrit.)


La Pie se bouche les oreilles et dit que les ennuyeux sont comme les sourds : quand ils parlent, ils ne s’entendent pas.


L’orateur dit que, puisque la question de la présidence est la première en discussion, il croit rendre service à l’assemblée en lui proposant de se charger de ce difficile emploi. Il pense que sa fermeté bien connu, que son intelligence proverbiale en Arcadie, que sa patience surtout, le rendent digne des suffrages de ses concitoyens.

Le Loup s’irrite de ce que l’Âne, ce triste jouet de l’Homme, ose se croire des droits à présider une Assemblée