Page:Scènes de la vie privée et publique des animaux, tome 1.djvu/348

Cette page a été validée par deux contributeurs.
212
LE RAT

TROTTE-MENU.

Et quel intérêt si puissant cette Toinon avait-elle à condamner le passage par où j’ai l’habitude de m’introduire ?

RONGE-MAILLE, riant.

Quel intérêt ? Tu es ravissant, ma parole d’honneur !… Goûte donc ce chester, il embaume… Quel intérêt ? mais celui de ses jambes… c’est là toute l’Histoire… Elle n’aime pas les vents coulis, Toinon !… Du reste, fille charmante qui fait des miettes en mangeant et laisse toujours le buffet ouvert… Ça sera une excellente femme de ménage ; je veux la marier…

TROTTE-MENU, avec amertume.

Vous !

RONGE-MAILLE, avec bonhomie.

Oui, moi ! je veux la marier avec un garçon qu’elle aime… Il me convient de faire le bonheur de ces deux pauvres enfants… qui peut m’en empêcher ?

TROTTE-MENU, exalté.

Mais vous ne pensez ni à ce que vous dites, ni à ce que vous êtes, ô tuteur ! Vous parlez de faire le bonheur d’un jeune Homme et d’une jeune Fille, vous ?

RONGE-MAILLE.

Eh bien ! après ?

TROTTE-MENU, avec mépris.

Un Rat !…