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D’UN PAPILLON

n’ont point de cœur. Volons encore, le bonheur est dans l’inconstance. »

Tout près de là, il aperçut un Lys ; sa distinction le charma, mais l’aristocratie de son maintien, son imposante noblesse et sa blancheur l’intimidèrent. « Je n’ose vous aimer, lui dit-il de sa voix la plus respectueuse, car je ne suis qu’un Papillon, et je crains d’agiter l’air que votre présence embaume.

— Sois sans tache, répondit le Lys, ne change jamais, et je serai ton frère. »

Ne changer jamais ! En ce monde, il n’y a plus guère que les Papillons qui soient sincères : il ne put rien promettre. Et un coup de vent l’emporta sur les sables d’argent des bords du Rhin.

Je le rejoignis bientôt.

— Suis-moi, disait-il déjà à une Marguerite des champs,