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teurs ![1] Ils ont pris leurs docteurs et leurs moines, et le Messie, fils de Marie, plutôt que Dieu pour leurs seigneurs […] Ils veulent éteindre la lumière de Dieu avec leurs bouches ». C’était une déclaration de guerre, mais qui ne pouvait détruire les affirmations dogmatiques sur Jésus, que nous étudierons au chapitre suivant, et qui n’ont disparu en effet ni du recueil du Coran ni de la croyance musulmane.

Dans les mêmes derniers temps de sa vie Mahomet soutint son unique controverse verbale avec des chrétiens. Les habitants du Nadjran, très-attachés à leur foi, députèrent quarante ecclésiastiques et vingt laïques auprès du prophète de la Mecque pour le voir et juger sa doctrine. Toute la conférence roula sur la personne de Jésus-Christ, maintenu par les fidèles du Yémen comme le Fils de Dieu, la seconde personne de la Trinité. Aux citations de l’Évangile Mahomet répondit : « Jésus est aux yeux de Dieu ce qu’est Adam. Dieu le forma de poussière, puis il dit : Sois ; et il fut ».[2] L’évêque lui fit cette question : Comment peux-tu prétendre que Dieu t’a révélé des choses différentes de ce qui est écrit dans l’Évangile, que tu reconnais comme un livre divin ? Alors Mahomet, s’il faut en croire ses biographes[3], reçut du ciel la révélation suivante : « À ceux qui disputeront avec toi à ce sujet, depuis que tu en as reçu la connaissance parfaite, réponds : Venez, appelons nos enfants et les vôtres, nos femmes et les vôtres, venons nous et vous, et puis adjurons le Seigneur chacun de notre côté, et appelons sa malédiction sur les menteurs.[4] Ma-

  1. S. IX, 30, 31, 32.
  2. S. III, v. 52.
  3. Caussin de Perceval, T. III, p. 275 s. raconte cette conférence d’après les auteurs du Sirat-erraçoùl.
  4. S. III, v. 54.