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nous y asseoir et y manger ; alors nos cœurs seront rassurés, nous saurons que tu nous as prêché la vérité, et nous rendrons témoignage en ta faveur. Jésus, fils de Marie, adressa cette prière : Dieu, notre Seigneur, fais-nous descendre une table du ciel : qu’elle soit un festin pour le premier et le dernier d’entre nous, et un signe de ta puissance. Nourris-nous, car tu es le meilleur nourrisseur. Le Seigneur dit alors : Je vous la ferai descendre ; mais malheur à celui qui, après ce miracle, sera incrédule »[1] ! Il est possible qu’avec le récit mal compris de la Cène se soit amalgamé celui de la vision de Pierre à Joppe[2] ; mais nous nions absolument qu’il y ait là une allusion quelconque aux menaces prononcées par Saint Paul contre les communiants indignes[3]. Outre que cette supposition est arbitraire, l’ignorance absolue où se trouvait Mahomet et où sont resté assez longtemps les musulmans, non seulement du texte mais du contenu des épitres, la rend inadmissible.

Ce qui est certain, c’est que la tradition musulmane a mêlé le récit de la Cène avec celui du repas miraculeux sur le bord du lac de Tibériade. Seulement l’hospitalité arabe a libéralement accordé aux convives des mets plus variés[4] : « Pressé par la faim, lui et ses disciples, il reçoit du ciel, au milieu de ses angoisses et de ses ferventes prières, une table couverte d’une nappe et garnie d’un poisson rôti, de cinq pains, de sel, de vinaigre, d’olives, de dattes, de grenades et de toutes sortes d’herbes fraiches. Ils en mangent tous ».

  1. S. V, v. 112—115.
  2. Actes X, 9—15.
  3. 1 Cor. XI, 27.
  4. Mouradgea d’Ohsson, loc. cit.