naires, de ces historiettes pour lesquelles les Orientaux ont un goût prodigieux[1], et qui circulent en grand nombre sur Jésus même parmi les non-chrétiens[2]. Ainsi Hamza, un gnostique Musulman, l’un des fondateurs de la monstrueuse religion des Druses, cite, avec de faibles altérations, calculées d’ailleurs dans une vue dogmatique, ces réels propos du Messie : « Quiconque ne sera pas né deux fois du ventre de sa mère ne parviendra point au royaume des cieux et à la connaissance des terres[3]… Je monte vers mon père et votre père, ceignez donc vos reins, portez votre croix et suivez-moi »[4].
Quant aux propos prêtés arbitrairement à Jésus, et qui sont souvent insipides ou inconvenants[5], il serait peu intéressant de nous en occuper. Citons plutôt ce beau quatrain persan qui tranche, par la profondeur du sentiment, avec le littéralisme superficiel de l’Islam : « Le cœur de l’homme, lorsqu’il est affligé, tire sa consolation de tes paroles. Ton nom seul rétablit l’âme dans sa vigueur première. Si quelquefois il est donné à l’homme de s’élever jusqu’à la contemplation des mystères de la divinité, c’est de toi qu’il tire ses lumières, et c’est toi qui lui donnes l’envie d’y parvenir »[6].
- ↑ Il faut cependant distinguer, avec M. Renan (Études d’histoire religieuse, p. 236) la simplicité arabe de l’imagination persane.
- ↑ Gerock raconte que le Jésuite Jérôme Xavier a publié en persan (Lugd. Bat. 1639) une vie de Jésus remplie de ces récits populaires, afin de gagner plus facilement les populations orientales.
- ↑ Jean III, 3, 4 ainsi altéré, est pour Hamza une prédiction en faveur de sa secte.
- ↑ Composé de Jean XX, 17, de Luc XII, 35 et IX, 23.
- ↑ V. par exemple dans Fabricius loc. cit. les citations de Warner, Compendium historicum etc. Lugd. Bat. 1643.
- ↑ Article Issa de la Bibliothèque orientale de d’Herbelot, Paris, 1697, fol. V. aussi l’article hawarijoun.