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de là que la mère de Jésus soit pour lui la sœur de Moïse. En deux autres endroits il parle de la sœur de Moïse, et, sans lui attribuer de nom propre, la place en Égypte[1], tandis que Marie mère de Jésus est depuis son enfance dans le Temple. Mais, ce qui est plus important, comment admettre, malgré le désordre chronologique ou plutôt l’indifférence chronologique qui règnait dans son esprit, une aussi prodigieuse bévue ? Comment parlerait-il de Jésus comme d’un restaurateur de la loi de Moïse oubliée[2], s’il les avait crus presque contemporains ? Il est innocent au moins de cette erreur-là.

Complétons notre citation sur la naissance et l’enfance de Marie : « Zacharie eut soin de l’enfant ; toutes les fois qu’il allait visiter Marie dans sa cellule, il trouvait de la nourriture auprès d’elle. Ô Marie ! d’où vous vient cette nourriture ? Elle me vient de Dieu, répondit-elle, car Dieu nourrit abondamment ceux qu’il veut, et ne leur compte pas les morceaux […] Les anges dirent à Marie : Dieu t’a choisie, il t’a rendue exempte de toute souillure, il t’a élue parmi toutes les femmes de l’univers. Ô Marie ! sois pieuse envers ton Seigneur ; prosterne-toi et fléchis le genou avec ceux qui fléchissent le genou. Tels sont les récits, inconnus jusqu’ici à toi, ô Mohammed, que nous te révélons. Tu n’étais pas parmi eux lorsqu’ils jetaient leurs chalumeaux à qui aurait soin de Marie »[3]. À part une ligne qui vient de Saint-Luc, tout cela procède des apocryphes, ou de la même tradition que les apocryphes[4].

  1. S. XX, v. 41 ; S. XXVIII, v. 10.
  2. S. III, v. 44.
  3. S. III, v. 32, 37—39.
  4. Ev. de nativ. Mariae, ch. I (pour le v. 31 déjà cité de la sour. III) Voverunt tamen, si forte Deus donaret eis sobolem, eam se domini