Page:Saynètes et Monologues, sér. 3, 1884.djvu/96

Cette page n’a pas encore été corrigée

LES LILAS BLANCS 85

M. de Ferry qui a glissé ce billet parmi mes fleurs. Julia n’a* vait pas d’intérêt à le faire. Je la connais assez pour savoir qu’il ne lui viendra jamais à l’idée de se moquer de moi... Quant au comte Maxime, heul c’est différent... Ce poulet m’explique bien des choses et je commence à voir clair dans votre yeu, mon gentilhomme ! (s’aDimant.) Pourquoi donc venait-il à toutes les soirées auxquelles j’étais invitée ?... Pourquoi donc papillonnait-il sans cesse autour de moi ?... Pourquoi donc, quand il me regardait, ses yeux avaient-ils des éclairs ?... Pourquoi donc, pendant la valse, lorsque, confiante, je m’abandonnais à lui, sa main pressait-elle si fort la mienne ?... Folle que je suis Je n’avais pas vu celai... Ce soir, l’occasion lui aura paru favorable. Mon bouquet se trouvait à portée de sa main, il s’en est emparé sans que je m’en aperçoive, — cette musique était si difficile à déchiffrer 1 — et a traîtreusement caché sa déclaration sons ces lilas... Voilà bien les hommes : ils ne sont véritablement heureux que lorsqu’ils réussissent à détourner une femme du droit chemin. — C’est qu’il est très-beau garçon, le comte Maxime — un brun au profil mâle et fier avec de grands yeux veloutés, et puis, son teint chaud et doré, sa moustache fournie, lui donnent un air martial qui lui sied à ravir... (Emae.) Est-cc drôlc, mou cœur bat plus vite... Est-ce que je l’aime ?... Ce n’est pas possible... je n’aime que Gaston, je n’ai jamais aimé que Gaston... Mais j’y songe : le comte Maxime va venir, il me l’annonce dans sa lettre et il viendra. (Trèr troDbiée.) Si mon mari rentrait !... que faire, bon Dieu ! que faire ? ^11 faut qu’il ait perdu la tête, ce comte 1 Un rendez* vous, chez moi, à minuit et demie !... quelle aventurel... Si je sortais ? (Oaaa son tronble, elle Uiase le billet mr la cheminée.) Ah ! j’eUtends le roulement sourd d’une voiture... (Regardant par lafenètie dont elle écarte karideani.) La voici... Elle ralentit sa courso ; elle s’arrête devant ma porte... La sonnette s’ébranle... je suis perdue !.«. Quelle audace !... Oser pénétrer ici à pareille heure !... que vont dire mes gens ?... Je n’oserai plus les regarder en face. (Oa frappe à la porte de droite.) C’OSt luî, JO me SCUt