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LE NEVEU DE LA MARQUISE 7^ ROGEH. Comment, c’était pour me faire donner une algarade de cette sorte que tu m*as renvoyé mon bouquet et mon bille’* Y... LISETTE. Hélas ! oui, monsieur ; mais c’était Tordre de madame ; je n’y suis pour rien et je n’y peux rien. ROGER, ayee nn soopir. Âb ! Lisette !... Sais-tu qu’elle est charmante, ta maîtresse ? ... Quel air imposant elle avait et quelle noble colère !

Ah, ce n’est pas là une femme vulgaire. C’est une 

grande dame, Lisette ? LISETTE. Cela se peut, monsieur... mais vous avez entendu l’ordre de madame ? Ainsi, pour la seconde fois, il faut déguerpir. ROGER. Déguerpir ? LISETTE. Ah ! mon Dieu, oui. ROGER. £t sans la revoir, Lisette ? LISETTE. Sans la revoir. Allons, monsieur, il n’y a que deux pas à faire, et vous connaissez déjà le chemin. ROGER. Eh bien, Lisette, écoute-moi ; j’ai été un fou ; j’avais fait un bête, un stupide, un ridicule part ; j’y renonce, je consens à le perdre ; je l’ai perdu... mais vois comme je suis rudement châtié, j’aime ta maîtresse. LISETTE. Ah, VOUS prenez bien votre temps, par exemple !