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LE N ETEU DE LÀ MARQUISE 6T

inflexible et tous préférez votre éternel veuvage, toujours et quand même, aux choix qu’on pourrait vous proposer I Madame y viendra toutefois, sinon par désir, au moins par nécessité...

LA MABQUISS, rèToaae.

... Je ne dis pas non... nous verrons plus tard... mais que voulait-il, en somme, ce beau monsieur ? LISETTE.

C’est la seule chose» madame, que je n’aie jamais pu savoir. Il m’a parlé d’une entreprise... LA 1£ÀRQUISB.

Dont je suis, sans doute, l’objet ? LISETTE.

D’offensive et de défensive ; et à ce propos il est soldat, et, avec cela, jeune, bien fait et entreprenant, n’en doutez pas. Ce qu’il veut, il est homme à vouloir aussi vous le dire à vous-même et à vous forcer de l’entendre. LA MARQUISE.

Oh ! pour cela, je l’en défie... LISETTE.

Ne jurez pas, madame, on ne ss^ît pas ce qui peut arriver. C’est, d’ailleurs, un brillant cavalier et de fort bonnes manières ; il était bien un peu gai, ce matin, mais quand il est parti il avait la tête refroidie et le cœur enflammé. Je parie maintenant qull adore madame, et qu’avant peu... LA MARQUISB.

Tu en parles avec un feul... Quoi qu’il en soit, je vais me barricader dans ma chambre, et ce soir, quand Frontin et Marceline seront rentrés, tu les feras veiller en bas et leur recommanderas de faire bonne garde et de n’ouvrir la porte à qui que ce puisse être.