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62 LE NEVEU DE LÀ MARQUISE

m’ont Tair bien aventurés. Car j*ai, — voyez la belle affaire ! ... — - parié ce matin, après boire, cinq cents louis à Gbamilly que je ferais la conquête de la première femme que je rencontrerais, et cela dans la première maison qui s’offrirait à moi, sur mon chemin. Cette première maison j’y suis entré ; non sans peine, par exemple : cette enragée soubrette voulait à tout prix me jeter dans ses escaliers. Cette première femme, la voici ; mais ce n’est là que la moitié du pari et je tiens, morbleu 1 à le gagner tout entier. La dame, d’ailleurs, n’est peut-être pas aussi revêcbe qu’elle en a Tair, au premier abord, et nous allons bien voir ! Mais, qui est-elle ? une grande dame ? une femme galante ? une comédienne ? ce doit être, en effet, quelque belle princesse de théâtre. Car elle est jolie, . le diable m’emporte, et depuis que je l’ai vue, je rendrais volontiers encore cinq cents louis à Chamilly pour gagner mon pari contre lui. (u s’approehe de la table.) Ah, dos livrosl quo lit-olle, cetto dame ? On juge quelquefois une femme sur les ouvrages qu’elle préfère, (prenant on UTre.) Le Méchant, comédio de M. Gresset, (prenant an antre lirre) leS ŒUVreS de théâtre dO M. RacinO... serait-ce donc, vraiment, quelque belle dame de comédie ?... Qu’importe, après tout, et voyons si, en dépit de sa magnifique colère, il n’y aurait pas moyen de rentrer en grâce auprès d’elle ?... (llontrant-la porte de U chambre de la marquise.) Elle est sortie par là, c’est donc par là qu’il faut la poursuivre. An moment où il l’approehe de la porte, elle l’oaTre, et Lisette entre eo seèae. SCÈNE VI

La Même, LISETTE.

LISETTE.

Eh bSen , qu’est-ce que vous faites là, monsieur ? Vous aUez forcer la porte de l’appartement de madame, mainte*