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LE NEVEU DE LA MARQUISE 57 mémoire, et à moi-même» de respecter le plus longtemps possible mon veuvage. LISETTE. Soit, madame, respectons votre veuvage, je le veux bien ; mais franchement, n*avons-nous pas assez fait pour cette illustre mémoire ? ne nous sommes-nous pas, en rhonneur de ce mort qui, en somme, a laissé si peu de regrets, en» terré pendant plus de dix mois dans un vieux castel perdu au fond des montagnes ?. . . LA MARQUISE. Mais puisque nous voici maintenant à Paris, que de«  mandes-tu de plus ?... LISETTE. Que madame la marquise reçoive ses amis, ses connaissances, les personnes de son rang et qu’elle s’empresse de choisir bien vite, parmi les jeunes seigneurs de la cour, un successeur à feu M. le marquis... LA MARQUISE. Rien ne presse, Lisette... (uo sUenee.) Tiens, pour tuer le temps qui me semble immortel, coiffe-moi. LISETTE, en coiffant la marqniae. Et parmi ces seigneurs, madame la marquise sait bien qu’elle n’a qu’à choisir. LA MARQUISE. Oui !... mais je ne veux d’aucun. LISETTE. Alors, nous resterons veuve I... Voilà qui nous promet bien du plaisir. Nous avons cependant le neveu de M. le marquis, ce jeune officier qui était encore en garnison dans le Nord lors du mariage de madame et dont la visite nous est depuis si longtemps promise.