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38 LE MARQUIS BRNBST

SCENE III

LE MARQUIS ERNEST, a4»ablé, tombe sur It banqnette. Il n’est plas là, je puis parler... Eh bien, si, il y a un secret, im Yllain seeret, et comme on dit, une méebante affaire. -« Dans ce temps-là, le marquis Ernest (c’est moi !) venait de s’éveiller comme à Fordinaire, c’est-à-dire sur les neuf heures, et en regardant sur son journal le quantième du mois, il avait poussé un cri de surprise et presque d’horreur. Comment, lui, Thomme précis el ordonné entre tous, (oh oui ! je suis précis et ordonné) avait*il pu commettre une aussi forte méprise ? Sachez donc, que par suite d’une faute de calcul très-pardonnable quand on aime, ce n’était pas dix-huit jours, ainsi qu’il aimait à le croire, mais vingt qui le séparaient encore de son mariage avec sa cousine Yolande dont il était chéri, et qu’il adorait. Oh ! oui, je l’aime bien, mon Yolande ! c’est à la découverte funeste de ce vingtième jour que remonte le vilain secret, la fâcheuse affaire en question. Le marquis Ernest n’est pas un type. — Non, je ne suis pas un type. — Mais il est dans son espèce un homme assez rare, ayant la passion, la manie de Tordre. Je suis le rangement, le classement, la méthode en personne : Mon bonheur, c’est que toute chose ,loit en sa place, que toute heure ait son emploi invariable, .ftepuis l’âge de dix-sept ans, je raffole des exemplaire» Vares, des Sèvres, des Saxe, des gravures, des vieux grès. Je passe ma vie à ranger, à déranger, à épousseier ces trésors. Je rumine comme une grosse affaire des chassé-croisé pour le lendemain : ces livres à la place de ces faïences, cette Commode au lieu de ce bureau, voilà les événements de la vie du marauis Ernest. Oui voilà quels sont... hélas t