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Scène 2

SIMON, MATHIAS.
MATHIAS.

Bonjour, Simon.

SIMON.

Mathias !... Bonjour, mon vieux Mathias... Comment vont les rhumatismes ?...

MATHIAS.

Heu ! heu ! Nous aurons de la pluie demain. (Soulevant son bras gauche avec lenteur.) Ce bras-là pèse cent livres.

SIMON.

Tiens ! j’aurais parié que nous aurions du beau temps ; ma jambe droite est aussi gaillarde que sa sœur.

MATHIAS.

Tu ne souffres jamais comme tout le monde, toi.

SIMON.

Mauvaise langue !... Qu’est-ce que tu caches là ?

MATHIAS.

Eh bien ! n’est-ce pas aujourd’hui la Saint-Simon ?... C’est aujourd’hui la Saint-Simon, et je t’apporte mon cadeau.

SIMON.

Brave Mathias !... (Regardant le cadeau.) Une tabatière !

MATHIAS.

Avec le portrait du grand homme. Est-il assez ressemblant hein !

SIMON.

Etonnant. Tu l'as donc vu de près, toi ? moi je n’ai jamais eu cette chance-là.