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INFANTERIE ET CAVALERIE



Table sur laquelle est un pot de fleurs, un carafon d’eau-de-vie, deux petits verres et ce qu’il faut pour écrire. — Deux chaises de paille. — Tableaux de bataille aux murs.

Scène première

SIMON, seul, à la cantonade.

Adieu, Marie.

UNE VOIX DE JEUNE FILLE, au dehors.

À ce soir, grand-père.

La voix s’éloigne.
SIMON, au public.

C’est ma petite fille, messieurs, c’est toute ma famille, depuis que j’ai perdu mon pauvre fils… Chère petite Marie ! Elle n’a pas seize ans, et travaille déjà comme une femme… Elle dit qu’elle veut à son tour aider son grand-papa, qui a pu l’élever, grâce à la pension de sa croix et à sa retraite. Elle va se promener avec lui le dimanche ; elle le soigne et lui fait de la tisane quand il est malade, le gâte en tout temps… (Souriant.) et lui donne des fleurs le jour de sa fête ! (Il va respirer le rosier posé sur sa table.) Comme ça sent bon les fleurs données par nos enfants ! Ça embaume le cœur, quoi ! (On frappe à la porte.) Qui va là ?

Entre Mathias, tenant quelque chose de caché sous son mouchoir.