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186 LE MAITRE D’ARMES

toire de fdmme... à moins que... enfin ça ne fait rien» il verse un verre de punch bouillant sur la tête d’un de ses amis intimes. lis s’envoient des témoins, oh prend heure pour le lendemain, on me prie de venir, (pas comme témoin, vous savez an baron !) — c’était pour porter les épées et les pistolets. J’avais trois boîtes de pistolets e une paire de sabres, quatre fleurets et quatre paires d’épées de combat* Les témoins causent pour s’entendre et ils arrangent l’affaire. .. pour qu’on échange une balle au pistolet ; si ça ne réussit pas, on continuera avec le sabre ; et si les combattants se fatiguent trop, on prendra les épées de combat,

— vous savez ces épées qui sont dans la main, un joujou 1 c’est un plaisir que de tenir ses épées-là. Les pistolets, ça ne marche pas : personne par terre. On a passé sur les sabres, on a pris tout de suite les épées ; et voilà que mon imbécile de baron se met à faire pif paf sur la lame de l’autre, il fait des coupés, vous savez ceux qu’il me faisait à l’assaut ; l’autre a une peur horrible, allonge le bras, et sans le vouloir, lui enfonce trois pouces de fer dans le bas du dos, parce que le baron s’effaçait trop.

Il a été deux mois au lit. J’allais le voir tous les jours. Quand il a été debout, il est parti à Amsterdam, je ne l’ai plus revu. Il me doit encore vingt-six ducats. Si vous voulez de ma créance, je vous la cède à trois francs cinquante. Âhl j’ai eu d’excellents élèves ; mais ce n’est pas encore dans le grand monde qu^on a les meilleurs élèves ; — • ainsi j’en ai eu un parfait, très-fort, beaucoup plus fort que moi-même, je vous l’assure. C’était le fils d’un mégissier qui était venu au régiment par un coup de tête : il s’était engagé. Il avait vendu cent cinquante peaux de chevreaux qui appartenaient à son père pour acheter une chaîne et sa montre à une femme de rien, et puis il avait volé cette chaîne et cette montre à la femme. Il courait même des bruits sur lui à propos d’un assassinat ; mais c’était mon meilleur é[ève. Alors il s’est engagé, il est venu an régiment. A la salle d’armes, il me touchait tant qu’il voulait, tout le temps. Eh