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ANTÉNOR.

Maintenant, crois-moi, Gavot, si jamais tu te remaries... fais-toi la barbe avant...

GAVOT.

Pourquoi ça ?

ANTÉNOR.

Pour qu’on ne te la fasse pas après... Je t’autorise à me donner mon bonnet de coton...

GAVOT, le lui donnant.

Monsieur va se marier en bonnet de coton ?

ANTÉNOR.

Non... je ne me marie plus... je me recouche, Gavot...

GAVOT.

Ah bah !... si monsieur voulait me permettre d’en faire autant ?

ANTÉNOR.

Comment donc !... Je te l'ordonne ! tu peux remettre ton foulard.

GAVOT.

Oui, le foulard pour le peuple !... vous n’êtes pas un pur !

Ils s'asseoient en face l'un de l'autre, se coiffent de nuit et ôtent leurs pantalons.

ANTÉNOR.

Ah ! j’oubliais, j’attends mes témoins ; si on sonne, tu ne te dérangeras pas, Gavot.

GAVOT.

Monsieur peut être tranquille.

ANTÉNOR, se déshabillant.

Crois-moi, fais-toi la barbe avant... Bonsoir, Gavot.