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vingt-neuf francs... tout sec. (Se levant.) Bigre ! bigre ! bigre ! (Lisant.) « Ce soi-disant château est une tourelle qui sert de colombier. » (Parlé.) Une tourelle !... une seule ?... il en manque trois !... mais alors mon beau-père est un filou... ou un poète !... (Lisant.) « Quant à mademoiselle Antheaume de la Pamoison... elle est grande, bien faite, le teint un peu bistré, mais belle... (Parlé.) Oui, belle comme une orange. (Lisant.) « Elle était extrêmement appréciée du 8e dragons. » (Parlé.) Eh bien, merci ! j’allais faire un joli mariage... Ah ! mais non ! pas assez de tourelles et trop de dragons !... Quand je pense que c’est à un coup de rasoir que je dois... car enfin si je ne m’étais pas coupé, je serais parti, si j’étais parti, je serais marié, et si j’étais marié... je serais... il était temps ! Appelant.) Gavot ! Gavot !


Scène 9

Anténor, Gavot.
GAVOT, entre. Il est en grande livrée.

Je suis prêt, monsieur.

ANTÉNOR.

Gavot, ramasse ce rasoir, mon ami.

GAVOT, le ramassant.

Le voilà.

ANTÉNOR.

Baise-le. (Gavot l’embrasse.) Baise-le encore. (Gavot l’embrasse de nouveau.) Très-bien.

GAVOT, à part.

Il est original, monsieur.