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supporter cette odeur-là... le troisième jour, je lui ai dit : Thaïs, voulez-vous renoncer à l'ail ?... l'ail ou moi, choisissez !... Elle m’a répondu : j’aime mieux l'ail... Alors nous nous sommes séparés...

ANTÉNOR.

Eh bien ! qu’est-ce que ça me fait ?... Je suis là à t’écouter, va-t’en !... va t'habiller !...

GAVOT.

Alors monsieur tient toujours à la livrée ?

ANTÉNOR.

Oui, file.

Gavot sort.


Scène 8

ANTÉNOR, seul.

Ça ne sèche pas... je vais toujours mettre mon pantalon... ça m’avancera... (il le met.) Où sont mes bretelles !... (Il s'approche du guéridon et y trouve la lettre déposée par Gavot.) Tiens !... qu'est-ce que c’est que ça ?... une lettre ! (Il l'ouvre.) C’est de mon imbécile d’ami... qui est notaire... il m’envoie les renseignements que je lui demandais... Il est bien temps. (Lisant.) « Mon cher ami, je t’envoie les détails que tu m’avais demandés sur le château du grand Traquenard... je l'estime six cent vingt-neuf mille francs. » (Parlé.) Ah ! le beau-père ne m’a pas trompé ! c’est un honnête homme !... (Lisant.) « Il a été mis en vente l’année dernière sur la mise à prix de huit cent cinquante francs... personne n’a osé le pousser. » (Parlé.) Comment ! huit cent cinquante francs ! mais puisqu’il l'estime six cent vingt-neuf mille... (Regardant la lettre.) Ah ! mais non !... il n’y a pas mille... il y a six cent