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ANTÉNOR.

Tiens ! pour que tu ne me ressembles pas, Je ne veux pas être coiffé comme mon domestique...

GAVOT.

Alors vous n’êtes pas un républicain, vous n’êtes pas un pur.

ANTÉNOR.

Pourquoi ?

GAVOT.

Puisque vous coiffez le bonnet de coton et que vous imposez au peuple le foulard...

ANTÉNOR.

Ah ! tu m’ennuies... va me chercher mes habits.

GAVOT.

J’y vais... mais vous n’êtes pas un pur.

Il sort.


Scène 3

ANTÉNOR, seul.

Voilà déjà un quart d’heure de passé... nom d’un nom ! (Il se barbouille avec rage la figure de savon.) Je ne serai jamais prêt... crétin de Gavot, qui n’a pas ronflé ! que va dire ma prétendue ? Mademoiselle Antheaume de la Pamoison ! la faire attendre... une fille unique ! la plus riche héritière de Toulouse... à ce que dit son père... (On sonne à la porte extérieure.) Prelotte !... mes témoins !... (Il ôte le savon qui est sur sa figure et s’approche de la porte du fond.) Qui est là ?

UNE VOIX.

La modiste, s’il vous plaît ?