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fis TALENTIN SCÈNE III LE COMTE, LA COMTESSE. LE COMTE. Sa collection ! pourquoi pas son Musée ? Il est fort drôle, ce Valentin ! Je ne sais pas s’il est très-dévoué, mais il est drôle. Il m’amuse ! LA COMTESSE. Le fait est que vous avez un faible pour lui. l’ai beau me plaindre de sa gaucberie, de sa maladresse, vous trouvez toujours une bonne raison pour me démontrer que c’est par dévouement qu’il met en miettes les objets auxquels je tiens le plusl LE COMTE. Et ce n*est pas du tout un paradoxe. Valentin déteste la poussière. Il lui fait la guerre, et^ comme ces soldats qui ravagent un champ de blé en chassant l’ennemi, il casse... Par excès de zèle ! LA COMTESSE. Vous prenez les choses gaiement, vous ! LE COMTE. Je suis de mon temps. Le drame n’est plus à la mode. Et puis que deviendrais-je si je tournais tout au tragique ? Tenez, par exemple, chère amie, —sans reproche ^ vous êtes avec moi d’une froideur... terrifiante. On ne traite pas comme vous le faites un mari qui est, en somme, un fort honnête homme, et très-sincèrement épris de sa femme. Vous riez ? Je vous donne ma parole d’honneur que je vous aime !