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CANTILLON


aux cours spéciaux destiaés à former les fonctionnaires de l’administration des fi- nances dans le grand-duché de Bade, le >Vurlemberg et la Hesse.

E. Castelot.

Bibliographie.

Voir \’ArUc\e Kameralwissenschaft Jans le Handwoerte’-- bxich der Staatsicissenschaften de M. Conrad. — Pour resploitation des domaines tantôt mis en régie, tantôt don- nés à cens ou affermés, voir l’article Domûnen dans la même publication. — Dans son Histoire de l’Économie nationale en Allemagne. M. Roscher étudie en détail les caraéralistes et leurs écrits. — Rau a également publié une étude sur la nature et le développement de la caméralistique (t’eôer die Kame- ralwissensc/taft. Heidelberg, 18i5).

CAMERARIUS (Joachim) (ib00-io74), pro- fesseur a Leipzig et Tun des humanistes alle- mands de répoque de la Réforme, a écrit une savante et courte Historia rei nummariw seu de numismati$ rjrxcU et latinis et des Inteiyretationes et ex})licat loues PoUticoriim et Œconomicorum Aristotelis (1581) dans lesquel- les il se demande pourquoi l’intérêt payé pour une somme de monnaie prêtée ne serait pas aussi légitime que le prix qu’on paye pour l’usage d’une maison ou de têtes de bétail. Il insiste sur le fait que les peuples qui, comme les Grecs et les Romains, se sont signalés dans les études juridiques, ont reconnu la légitimité du prêt à intérêt, quoiqu’il maintienne une distinction entre l’intérêt proprement dit et l’usure.

Bibliographie. RoscBER, Gesch. der JVat. Œkonomik in Deutschland


CANTILLON  ; Richard), qu’il faut distinguer de son cousin Philippe Cantillon, auteur d’une Analyse du commerce publiée en 1750, était Irlandais. La date exacte de sa naissance est inconnue, mais M. Higgs, dans l’étude bio- graphique très documentée qu’il lui a consa- crée dans l’Eco/iomiicJou/na/ (vol. I, p. 202-291 ;, présume qu’il adù naitrevers 1680. Cantillon fut banquier à Paris sous la Régence et ses affaires de banque lui valurent des démêlés avec la justice, tant en France qu’en Angle- terre  : le fait est qu’elles ne paraissent pas avoir été absolument limpides. Il réalisa des bénéfices considérables dans des spécula- tions sur les actions de la Compagnie du Mississipi de Law et fut assassiné à Londres en 1734.

Son Essai sur la nature du commerce en gé- néral, d’abord écrit en anglais, fut traduit par lui-même en français ; toutes les édi- tions qu’on en connaît {il’6o-ll’6ù) sont pos- thumes. L’original anglais est perdu. Une édition fac-similé du texte français a été


publiée en 1802 à Londres et à New-York.

La gloire littéraire de Cantillon a subi de remarquables vicissitudes. Loué par (iour- nay, par Mirabeau, qui, de son propre aveu, s’est largement servi d’une copie manuscrite qu’il a eue entre les mains lorsqu’il rédigeait son A7ni des hommes, cité en passant par Adam Smith à propos de la question des salaires, il était à peu près tombé dans l’oubli dans son pays d’origine, lorsqu’en 1881 Jevons lui con- sacra dans la Ccntemporary lieview un article panégyrique intitulé  : Richard Cantillon et la National ité de i Économie politique , qvii\\xi\3i[\it une véritable résurrection.

C’est assurément un esprit pénétrant et délié  ; il avait beaucoup voyagé, fréquenté beaucoup de monde, vu, observé et retenu, et il est à regretter que le supplément où il avait relevé les résultats de son enquête sur la condition et la subsistance des ouvriers à laquelle il fait allusion (p. 93, édition 1892), ne se soit pas retrouvé. Peut-être son exis- tence agitée de brasseur d’affaires ne lui a- t-ellepas laissé le loisir nécessaire à la mé- ditation et le manque de cette dernière offre-t-il quelque prise au reproche qui lui a été adressé de manquer de solidité. M. le professeur Marshall, qui émet cette critique dans ses Princip/es ofpotitical Economy (p. 53, note 2), tout en lui reconnaissant un certain mérite d’arrangement systématique, ajoute qu’il lui est impossible de décerner à Cantillon le titre de fondateur de l’Éco- nomie politique. Cette réserve parait justi- fiée. Son appréciation peut se compléter par celle de M. le docteur Stephan Bauer pour qui Cantillon est des écrivains de son temps celui qui a poussé le plus loin le dé- veloppement théorique de ce que l’écono- miste autrichien appelle l’école commercia- liste anglaise (Co?i/’ad’s Jahrbuecher, \ol. XXI, p. 144)  ; en efîfet Cantillon est de cette école par l’extrême importance qu’il attache aux phénomènes monétaires et à l’intluence qu’ils exercent sur la prospérité des États. En même temps, il annonce et prépare l’avène- ment de l’école physiocratique en constatant dès sa première page que « la terre est la source ou la matière d’oii l’on tire la ri- chesse », bien qu’il ajoute immédiatement (p. 2) que c’est « le travail de l’homme qui donne la forme de richesse à tout cela » (les produits du sol qu’il vient d’énumérer). Reprenant une idée de Petty, il assigne à la monnaie le rôle un peu nébuleux « de fournir la mesure la plus certaine pour juger du pair de la terre et du travail et du rapport que l’un a à l’autre dans les différents pays » (p. 44). Ce pair reparait encore dans sa dé- finition du prix, quoiqu’iln’y soit pas exprès-


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