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•clés propriétés était estimé à 3 millions et demi  ; mais il n’y en avait que 3 900 à jouir d’un revenu de pius de 10 000 francs. Sur l’en- semble de ces propriétés, les 3/4 mesuraient moins de 1 hectare  ; un cinquième, de 1 àlOhec- tares. Dans le nord de la péninsule, où la si- tuation est relativement meilleure, on estime l’étendue moyenne des fermes, pour la Ga- licie et l’Asturie, de 4 <à 6 hectares, plus de la moitié des propriétés étant cultivées par des propriétaires, dont la plus grande partie a acheté des terres, dans ce siècle, de grandes propriétés féodales ou des an- ciennes possessions de l’Eglise  ; pour le Gui- puscoa, à 6 hectares, pour les fermes qui sont entre les mains des paysans proprié- taires, et de 2 à 4 hectares, pour les fermes qui sont entre les mains des tenanciers, ceux- ci occupant les 19/20 des terres  ; pour la Bis- caye, de un quart d’hectare à 2 hectares, et même moins pour les petits propriétaires. Au Sud, dans les provinces de Malaga, de Gre- nade, d’Almeria et de Jaen, on trouve sou- vent de grands propriétaires qui ont de petits tenanciers, et aussi de p-etits propriétaires avec de petits lopins là où l’on cultive la vigne et l’olivier, et des terres un peu plus ■étendues, de 4 à 6 hectares, là où l’on cultive le blé. En Alicante, les deux tiers des cultiva- teurs sont des tenanciers et possèdent une étendue de fermes assez considérable. Dans la province de Valence, on trouve le plus sou- vent des petits propriétaires d’une moyenne de un hectare et demi ou même, souvent, de moins là où il y a des irrigations.

L’agriculture du Portugal est relativement bonne chez les petits propriétaires de un demi-hectare à 6 hectares, dans le Minho,où, comme dans le Beira, les tenures héréditaires ou emphytéotiques, afforamcnto, se rencon- trent généralement. Le métayage est fréquent comme dans les autres pays du Sud, parziaria ayvicola. On se plaint de Vabse7itéisme des grands propriétaires. On donne 4 hectares et demi comme étant la moyenne des fermes portugaises.

En Grèce, la meilleure culture existe dans les toutes petites propriétés des îles de l’Ar- chipel. Ailleurs, on estime de 6 à 8 hectares la moyenne des propriétés  ; on en trouve aussi beaucoup de 16 à 20 hectares  ; en ce qui concerne les fermes cultivées par des métayers, la moyenne est plutôt de 1 6 hectares. Dans les îles Ioniennes, il y a eu des restes de possessions féodales de l’époque vénitienne, ■ciui n’ont pas toujours été bien traités par les législateurs modernes. Une législation qui, dès 1836, a essayé de rendre possible, dans de bonnes conditions, jjour chaque Hellène, l’achat de 12 hectares des terres


RURALES (CLASSES)


publiques, ne parait pas avoir été bien exécutée.

Les autres nouveaux États de la pénin- sule des Balkans sont peuplés surtout par des paysans qui cultivent de petits lots de terre  : ce sont souvent mair.tenant des pro- priétaires, souvent encore des tenanciers héréditaires, qui, fréquemment, en ce qui concerne la forme du loyer, sont des mé- tayers. Quand les pays ont été libérés du joug turc, les paysans sont parfois subi- tement devenus des propriétaires. Les Serbes le sont presque tous, tandis qu’en Bosnie, peuplée par la même race, le gouvernement austro-hongrois tâche de transformer en propriétaires paisiblement et peu à peu les kmets ou rayas, autrefois traités très dure- ment par les propriétaires musulmans, les plus grands begs et les plus petits agas. On donne, pour ce pays, 8 à 10 hectares comme la moyenne d’une ferme paysanne ordinaire. Les paysans bulgares, possesseurs héréditaires ou propriétaires de petites terres, eut une réputation d’agriculteurs relativement bons. En Roumanie, on donne l’étendue d’une ferme paysanne ordinaire de 3 à 27 hectares. Même ceux qui n’étaient pas des serfs, rendaient des dijmas, des dîmes, et t/a’O, du travail. Malgré l’abolition du servage et la distribu- tion de petites terres qu’on leur a données en propriété (18o6, 1802 et 1864), la masse du peuple semble se trouver trop souvent dans un état très précaire. La misère en a fait retomber un grand nombre à un état de fermiers dépendants et endettés qui n’est réellement pas très éloigné de l’ancien servage. Lors de l’expropriation de 1864, qui eut lieu dans l’intérêt des paysans, on donna à chacun des 402 500 cultivateurs du pays 214 ares et demi, en Moldavie, et loO ares, en Valachie. Il y avait, en plus, loOOOO familles d’ouvriers qui ne possédaient pas de terre. Plus tard, on estime à 80 000 le nombre de familles ne possédant pasde terres, à 570 000 le nombre des possesseurs de petites terres, possesseurs qui, trop souvent, ne sont en réalité que desprolétaires. Une grande partie des terres, à cause de la misère de ceux qui les possédaient, a fait retour aux grands proprié- taires. Ceux-ci sont estimés cultiver leurs terres mieux dans la Moldavie que dans la Valachie.

En Russie, d’après l’enquête qui fut faite de 1 877 à 1880, les terres appartenaient encore pour la plus grande partie à l’Etat, 1 50 millions et demi de dessiatines, soit 30 p. 100  ; 7 mil- lions un tiers ou près de 2 et demi p. 100 appartenaient aux domaines d’apanage  ; 131 millions un tiers ou 34 p. 100 à des com- munes paysannes  ; comme propriétés privées


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