Page:Say - Traité d’économie politique.djvu/438

Cette page a été validée par deux contributeurs.
437
DE LA CONSOMMATION DES RICHESSES.

Tous les produits étant voués à la consommation, et même à la plus prompte consommation, comment, dira-t-on, se font les accumulations de capitaux, qui ne sont que des accumulations de valeurs produites ? Le voici :

Pour qu’une valeur s’accumule, il n’est pas nécessaire qu’elle réside dans le même produit ; il suffit qu’elle se perpétue. Or, les valeurs capitales se perpétuent par la reproduction : les produits qui composent un capital se consomment aussi bien que tout autre ; mais leur valeur, en même temps qu’elle est détruite par la consommation, se reproduit dans d’autres matières ou dans la même. Quand je nourris un atelier d’ouvriers, il s’y fait une consommation d’alimens, de vêtemens, de matières premières ; mais pendant cette consommation il se fixe une nouvelle valeur dans les produits qui vont sortir de leurs mains. Les produits qui formaient mon capital ont bien été consommés ; mais le capital, la valeur accumulée, ne l’est pas ; elle reparaît sous d’autres formes, prête à être consommée de nouveau ; que si elle est consommée improductivement, elle ne reparaît plus.

La consommation annuelle d’un particulier est la somme de toutes les valeurs consommées par ce particulier dans le courant d’une année. La consommation annuelle d’une nation est la somme totale des valeurs con-