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DISCOURS

parties consacrées à leur développement. On en trouve plusieurs répandus dans les deux excellentes réfutations qu’il a faites, d’une part, du système exclusif ou mercantile, et de l’autre, du système des Économistes, et ils ne se trouvent point ailleurs. Les principes qui ont rapport au prix réel et au prix nominal des choses, se trouvent dans une dissertation sur la valeur des métaux précieux dans les quatre derniers siècles ; les notions sur les monnaies se trouvent dans le chapitre des traités de commerce.

On a encore reproché avec raison au même auteur ses longues digressions. Sans doute l’histoire d’une loi, d’une institution, est instructive en elle-même, comme un dépôt de faits ; mais dans un livre consacré au développement des principes généraux, les faits particuliers, quand ils ne servent pas uniquement d’exemples et d’éclaircissemens, ne font que surcharger inutilement l’attention. C’est un magnifique hors-d’œuvre que le tableau qu’il trace des progrès des nations d’Europe après la chute de l’empire romain. On en peut dire autant de cette discussion pleine d’un vrai savoir, de philosophie, et même de finesse, et si prodigieusement instructive elle-même, sur l’instruction publique.

Quelquefois ces dissertations ne tiennent que par un fil à son sujet. À l’occasion des dépenses publiques, il donne une histoire très-curieuse des différentes façons de faire la guerre chez différens peuples et à diverses époques, et il explique par là les succès militaires qu’ils ont obtenus et qui ont décidé de la civilisation de plusieurs contrées de la terre.

Quelquefois même ces longues digressions sont dépourvues d’intérêt pour tout autre peuple que pour les anglais. Telle est la longue estimation des avantages que recueillerait la Grande-Bretagne, si elle admettait toutes ses possessions à se faire représenter dans le parlement.