et qui ont eu ce fâcheux effet que les gens du monde, ignorant les solides bases sur lesquelles l’économie politique repose, ont pu croire qu’elle était retombée sous l’empire des systèmes et des opinions individuelles, que l’on n’était d’accord sur rien ; quoiqu’en effet les bons auteurs s’accordent sur toutes les bases essentielles, conviennent des mêmes faits et indiquent les mêmes moyens pour parvenir au but des vrais publicistes : la plus grande prospérité des nations.
Ces considérations sur la nature et les moyens de l’économie politique, et sur la meilleure méthode pour parvenir à une solide connaissance de ses principes, nous fourniront les moyens d’apprécier les efforts qui ont été faits jusqu’à ce moment pour avancer cette science.
Les écrits des anciens, leur législation, leurs traités de paix, leur administration des provinces conquises, annoncent qu’ils n’avaient aucune idée juste sur la nature et les fondemens de la richesse, sur la manière dont elle se distribue, et sur les résultats de sa consommation. Ils savaient ce qu’on a su de tout temps, et partout où la propriété a été reconnue par les lois, que les biens s’augmentent par l’économie et se diminuent par les dépenses. Xénophon préconise l’ordre, l’activité, l’intelligence, comme des moyens de prospérité, mais sans déduire ses préceptes d’aucune loi générale, sans pouvoir montrer la liaison qui rattache les effets aux causes. Il conseille aux athéniens de protéger le commerce et d’accueillir les étrangers ; et il sait si peu pourquoi et jusqu’à quel point il a raison, qu’il met en doute dans un autre endroit, si le commerce est véritablement profitable à la république.