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DE LA PRODUCTION DES RICHESSES.

ses[1] de l’étranger, et qui portent ou envoient des marchandises dans l’étranger, font le commerce extérieur.

Ceux qui achètent des marchandises de leur pays pour les revendre dans leur pays, font le commerce intérieur.

Ceux qui achètent des marchandises par grosses parties pour les revendre aux petits marchands, font le commerce en gros. Ceux qui les achètent en gros pour les revendre aux consommateurs, font le commerce de détail.

Le banquier reçoit ou paie pour le compte d’autrui, ou bien fournit des lettres de change payables en d’autres lieux que ceux où l’on est ; ce qui conduit au commerce de l’or et de l’argent.

Le courtier cherche pour le vendeur des acheteurs, et pour les acheteurs des vendeurs.

Tous font le commerce, tous exercent une industrie qui tend à rapprocher la denrée du consommateur. Le détailleur qui vend du poivre à l’once, fait un commerce aussi indispensable pour le consommateur que le négociant qui envoie, pour l’acheter, un navire aux Moluques ; et, si ces diverses fonctions ne sont pas exercées par le même commerçant, c’est parce qu’elles le sont plus commodément et à moins de frais par plusieurs. Développer les procédés de toutes ces industries, serait l’objet d’un Traité du commerce[2]. Ici nous devons seulement chercher de quelle façon et jusqu’à quel point elles influent sur la production des valeurs.

Nous verrons au second livre comment la demande qu’on fait d’un produit, fondée sur l’utilité dont il est, se trouve bornée par l’étendue des frais de production, et suivant quel principe s’établit en chaque lieu sa valeur. Il nous suffit ici, pour comprendre ce qui a rapport au commerce, de regarder la valeur du produit comme une quantité donnée. ainsi, sans examiner encore pourquoi l’huile d’olive vaut 30 sous par livre à Marseille, et 40 sous à Paris, je dis que celui qui en fait venir de Marseille à Paris augmente de 10 sous la valeur de chaque livre d’huile.

Et qu’on ne s’imagine pas que sa valeur intrinsèque n’en soit pas aug-

  1. On appelle marchandise un produit qu’on achète dans le but de revendre ; et denrée, un produit qu’on achète pour le consommer.
  2. C’est un ouvrage encore à faire, malgré celui de Melon et celui de Forbonnais, parce qu’on n’a point encore bien connu le principe et le résultat du commerce.