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il n’est jamais réduit à la nécessité de le créer lui-même ; car à ce taux, il convient à tout entrepreneur de se charger de ce soin.

Il y a une utilité médiate et une utilité immédiate. Celle-ci est celle dont on peut user immédiatement, comme celle de tous les objets de consommation.

L’utilité médiate est celle des objets qui ont une valeur comme moyen de procurer un objet d’usage immédiat ; telle est celle d’une somme d’argent, d’un contrat de rente, d’un effet de commerce, d’un fonds productif susceptible de pouvoir être aliéné,

V.

Valeur des choses, valeur échangeable, valeur appréciative des choses. C’est ce qu’une chose vaut ; c’est la quantité d’autres choses évaluables qu’on peut obtenir en échange d’elle[1].

La valeur de chaque chose est le résultat de l’évaluation contradictoire faite entre celui qui en a besoin, ou qui la demande ; et celui qui la produit, ou qui l’offre.

Ses deux fondemens sont donc :

1o L’utilité qui détermine la demande qu’on en fait ;

2o Les frais de sa production qui bornent l’étendue

  1. On sent que l’échange, ou la faculté de pouvoir être échangée, est nécessaire pour déterminer la valeur d’une chose. La valeur que le possesseur tout seul attacherait à sa chose, serait arbitraire ; il faut qu’elle soit contradictoirement débattue avec une autre personne ayant un intérêt opposé ; cette autre personne est celle qui a besoin de la chose, et qui est obligée, pour l’avoir, de faire un sacrifice quelconque.