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qu’ils mettent à ce produit ; et les prix d’un pays ne peuvent s’évaluer dans un autre.

Cela montre qu’on ne peut compter sur aucun résultat positif, en comparant la richesse d’un pays avec celle d’un autre» C’est la quadrature du cercle de l’économie politique. Il faut se contenter de savoir que la nation çhez qui les produits à consommer, sont, en général, le plus abondans par rapport à la population, et où les produits se distribuent le mieux en proportion de la part que chacun a prise à la production, est celle où l’on est le mieux accommodé, où l’on jouit de plus d’aisance[1].

S.

Salaire. C’est le prix qu’un entrepreneur paie pour l’usage d’une capacité industrielle dont il retire le profit.

Le salaire est relativement au profit industriel, ce que l’intérêt est au profit du capital ; ce que le fermage est au profit du fonds de terre.


Savans. Ils concourent à la production en fesant connaître les lois et les corps de la nature que les entrepreneurs d’industrie font ensuite servir à l’usage de l’homme.

  1. Une nation où les produits ne vont pas à ceux qui produisent, ou n’y vont pas en proportion de la part qu’ils prennent à la production, porte en elle-même un germe de déclin, un découragement pour la classe productive, un encouragement à passer de celle-ci dans celle qui dévore. C’est ce qui tue infailliblement tôt ou tard les gouvernemens qui se nourrissent d’abus. Aucun n’a duré au-delà de quelques siècles ; et ils n’ont duré si long-temps que parce que, dans aucun temps, l’économie de la société n’a été bien entendue. On ne sait point encore quelle durée pourrait avoir une société politique, une nation, si elle était bien ordonnée.